La culture : c’est à vous !

« Artium civitas », Cité des Arts La devise, inscrite à l’entrée de l’Hôtel de Ville, traduit la vocation culturelle de Menton qui s’exprime dans la valorisation du patrimoine – monuments et jardins. Une vocation confirmée par l’attribution, en 1991, du label « Ville d’Art et d’Histoire » Plusieurs musées, une galerie d’art contemporain et un calendrier événementiel riche – le Festival de Musique, les Colloques « Penser notre temps », le Festival des jardins ...

Docteur J Henry Bennett

Le plus Mentonnais des Anglais
Ce médecin anglais au cœur mentonnais a choisi notre ville pour une retraite bien méritée, après des années passées au service de la souffrance humaine. Mais, il ne s’est pas reposé pour autant. En découvrant, puis en étudiant les qualités climatiques de Menton, Henry Bennett a aidé de nombreux malades à recouvrer la santé.

Parmi tous ceux qui ont œuvré pour Menton, James Henry Bennett mérite notre attention, car son rôle a été capital pour le développement touristique de la ville en hiver.
En 1859, après vingt-cinq années de travail, et devenu tuberculeux, il décida de quitter l’Angleterre et son cabinet de médecin, désireux de "mourir dans un endroit tranquille".
Son lieu de prédilection : Menton, où, à sa grande surprise, son état de santé s’améliora considérablement. L’année suivante, il partit faire un tour en Italie, mais fut si effrayé par l’insalubrité des lieux, qu’il retourna aussitôt à Menton.
Deux ans plus tard, complètement guéri, il installa un cabinet médical dans la ville, ouvert tout l’hiver
Deux ans plus tard, complètement guéri, il installa un cabinet médical dans la ville, ouvert tout l’hiver (l’écrivain Robert Louis Stevenson fut l’un de ses nombreux patients) et l’été, il retournait voir ses malades en Angleterre.

Chaque année, en avril et mai, tandis que, sur la Côte d’Azur, l’hiver arrivait à sa fin, il partait en vacances sur la "Riviera gênoise", (avant de retourner en Angleterre), à la recherche d’un climat encore plus doux.
Mais jamais il ne trouva des températures plus agréables qu’à Menton. Il étudia la météorologie avec le docteur Farina, mena une analyse sur le climat méditerranéen, et écrivit deux livres à ce propos : "Sur le traitement des maladies pulmonaires, par l’hygiène, le climat, et la médecine, et ses rapports avec les doctrines modernes", et "L’hiver et le printemps sur les côtes de la
Méditerranée".
Le docteur anglais voulait avant tout aider les malades, supportant difficilement la rudesse de l’hiver, et les invitait à venir se faire soigner au calme et au repos dans la "petite ville italienne, sur les bords ensoleillés de la Riviera". Même si ses travaux sur le traitement des maladies "nerveuses" (asthme, névralgies...) n’avaient pas encore abouti, il savait, néanmoins, qu’un climat chaud et sec et un régime approprié guérissaient les poitrinaires.

MENTON, REMPART NATUREL CONTRE LES ÉLÉMENTS

Abritée naturellement par les Alpes qui protègent la ville des vents, du froid, et des pluies violentes, fréquentes dans la région, Menton était le lieu idéal pour les malades.

La douceur de l’hiver constituait un remède psychologique important pour ses patients "si charmés par le soleil, le spectacle de la nature et la végétation, qu’ils en oubliaient presque leurs maux".

Il montra, ainsi, qu’en "sensibilisant les patients aux beautés de la nature, à la magnificence du soleil... à l’enivrement de la mer toujours changeante", ils étaient capables d’affronter le long et difficile périple pour le sud.

L’ouverture de la ligne Paris-Nice-Gênes permettait d’accéder plus facilement à la Côte d’Azur, et, en 1861, avec la mise en place de la liaison entre Nice et Vintimille, on pouvait éviter la route le long de la côte, dangereuse à cause de ses éboulements de terre.
Malgré cela, Bennett conseillait aux patients qui venaient le voir de voyager par la route afin "d’apprécier le merveilleux spectacle".

"Une station connue et fréquentée l’hiver"

Grâce à la mise en avant par Bennett de la ville, et à la publication de ses livres (traduits en allemand et apparus sur le marché américain), le nombre de résidents étrangers augmentait et les infrastructures touristiques se développaient. La "petite ville tranquille avec ses deux ou trois hôtels" de 1861 se métamorphosa en "une station connue et fréquentée l’hiver", dotée de 30 hôtels dès 1875.

Seul, son jardin Surrey lui manquait. L’horticulture était devenue sa passion, et, il se rendait régulièrement de San Remo à Marseille pour recueillir les avis d’experts. Finalement, il acheta un lopin de terre et une tour en ruine, sur les hauteurs de Menton. Il se procura des espèces locales de Shangrila, et créa un jardin de huit acres pour son propre plaisir avec l’aide d’un jardinier du village de Grimaldi.

Cet endroit paradisiaque devint si célèbre que la Reine Victoria et sa fille, la Princesse Béatrice, se plaisaient souvent à se promener dans ses allées.
Avant de quitter Menton, Bennett se rendit compte qu’il avait survécu pendant quinze ans.
La Ville de Menton a dédié la route entre l’avenue Carnot et le cours du Centenaire ainsi que le "petit square" entre les rues de la République, et Partouneaux à la mémoire du Dr.James Henry Bennett, "inventeur de la station climatique de Menton".

Wanda Tod


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