La Ville de Menton s’est engagée à maintenir l’école française de Vintimille

Yves Juhel, maire de Menton, s’est rendu, ce lundi 2 septembre 2024, à l’école française de Vintimille pour la rentrée scolaire 2024/2025. Le maire de Menton a ainsi retrouvé son collègue Flavio Di Muro, le maire de Vintimille, afin de saluer la direction, les enseignants, le personnel de la ville de Menton et les élèves. L’occasion aussi de faire le point sur les négociations en cours afin de pérenniser l’école dans le cadre d’une future convention.

Monsieur le maire, pourriez-vous, s’il vous plaît, nous rappeler l’histoire de l’école française de Vintimille ?

Yves Juhel : L’école, créée dans les années 1960, devait scolariser les enfants des cheminots et du personnel employé par la SNCF en charge de l’entretien du réseau ferroviaire. Or, avec l’électrification des trains puis la séparation entre la SNCF et le Réseau Ferré de France, il n’y a plus de personnel français des dites sociétés résident à Vintimille
L’école française de Vintimille est considérée depuis sa création comme une école mentonnaise à l’étranger, elle est d’ailleurs dans le registre classique des écoles auprès du ministère de l’Education Nationale.

Quelle est la particularité de son statut ?

Y.J : Son statut est unique et n’entre pas dans le modèle des écoles françaises classiques qui sont l’émanation de la France à l’étranger. L’école ne dépend pas du Ministère des affaires étrangères.

Quelle est la part de financement de la ville de Menton ?

Y.J : La ville de Menton finance chaque année le fonctionnement des agents périscolaires, de restauration et d’entretien, ainsi que toutes les fournitures scolaires informatiques, techniques et culturelles, au même titre que pour les écoles mentonnaises. Le financement représente en moyenne sur chacune des sept dernières années environ 300 000 € pour la ville de Menton. L’Education Nationale prend en charge les frais des personnels enseignants soit un coût de fonctionnement annuel de 200 000 €. La Ville de Vintimille ne participe pas aujourd’hui aux dépenses de fonctionnement.

Pourquoi avez-vous souhaité entamer des négociations avec l’Education nationale et la Ville de Vintimille à propos du financement de l’école française ?

Y.J : Comme vous le savez les budgets de nos collectivités sont de plus en plus contraints et nous recherchons des solutions pour optimiser au maximum les dépenses publiques de la collectivité. Le contexte de l’école a changé depuis les années 60. L’équipement n’accueille plus les enfants cheminots et le nombre de famille mentonnaises concernées est en baisse. Selon nos derniers chiffres, 12 % des élèves sont Mentonnais.
J’ai donc souhaité engager des discussions avec l’Education nationale et la Ville de Vintimille afin que les dépenses de fonctionnement de l’école française soient mieux réparties entre les différents acteurs. La Ville de Vintimille a aussi été sollicitée pour entrer dans le mode financement.
La volonté de la Ville de Menton est de maintenir l’école, en cherchant aussi de nouvelles sources de recette pour diminuer la part de la Ville (Groupement européen de coopération territoriale, changement de statut de l’école…).
L’enseignement tant du français à Vintimille, grâce à l’école mentonnaise à Vintimille, que de l’italien dans les écoles de Menton, grâce au partenariat avec le consulat général d’Italie en France, permet de maintenir et de développer nos bonnes relations avec nos voisins transfrontaliers.

Souhaitez-vous conserver l’école française de Vintimille ?

Y.J : La Ville de Menton s’est engagée à maintenir l’école française de Vintimille. De son côté, l’Education Nationale maintiendra le financement des postes de professeur des écoles. Aujourd’hui, un premier palier se matérialisera par un nouvel accord, permettant officiellement de conserver l’école (Ville de Menton et Education Nationale) et de faire financer les travaux de maintenance et de structure par la Ville de Vintimille. Les discussions se poursuivent encore pour aboutir à une version définitive de la future convention.

Comment voyez-vous ce nouveau partenariat tripartite ?

Y.J : Une nouvelle convention de partenariat doit être réalisée et mise au vote lors des prochaines assemblées délibérantes tant de la Ville de Menton que de la ville de Vintimille.
Cette convention tripartite, Ville de Menton, Ville de Vintimille et Ministère de l’Education Nationale fixera les engagements de chacun avec comme objectif de pérenniser l’école française de Vintimille.