80 ans de la libération du camp d’Auschwitz

Lundi 27 janvier, place Kœnig, la Ville, les personnalités officielles, la Cultuelle israélite de Menton, les familles de déportés, les associations patriotiques et les porte-drapeaux ont commémoré le 80e anniversaire de la libération du camp de concentration nazi Auschwitz-Birkenau par les soldats de l’Armée Rouge.

Chaque année depuis 2006, la date du 27 janvier marque la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste. En ce jour anniversaire, un hommage a été rendu aux neuf millions de disparus dans les camps de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale. Six gerbes ont été déposées au pied du monument de la Résistance dont celle de la Ville par le maire, Yves Juhel.

Se souvenir pour protéger l’avenir
« Le camp d’Auschwitz, symbole glaçant de la barbarie humaine et de l’horreur de la Shoah. 1 300 000 juifs y ont été exterminés dans une volonté méthodique d’anéantissement, portée par un antisémitisme sans limite, a déclaré Charles Choukroun, président de la cultuelle israélite. Aujourd’hui, l’ignorance croissante des jeunes générations à ce sujet est alarmante : trop nombreux sont ceux qui ne connaissent ou minimisent la Shoah. Raconter, éduquer, commémorer : ce sont nos armes contre l’oubli et la répétition des drames du passé. Souvenons-nous pour protéger l’avenir car la mémoire est notre rempart le plus solide contre la haine et la barbarie. »

Le plus grand charnier de l’histoire
« Il y a 80 ans, dans la neige d’une plaine de Pologne, les soldats de l’Armée rouge passent devant des miradors désertés et franchissent des lignes de barbelés : ils y découvrent une horreur qui hantera l’espèce humaine pour l’éternité. Parmi les corps abandonnés, 7 000 vivent encore. Squelettiques et misérables, ils semblent plus proches des morts que des vivants. Effarés et interdits, les soldats ne savent pas encore qu’ils sont au cœur du plus grand charnier de l’histoire  », a cité Patrick Amoussou-Adeble, secrétaire général du préfet des Alpes-Maritimes, en lisant la lettre de la ministre déléguée auprès du ministre des Armées.

Ne rien céder
« Depuis, Auschwitz appartient à l’Humanité. La plaie que les nazis ont ouverte doit rester vive au cœur de chaque esprit, a poursuivi le secrétaire général. Car aujourd’hui, alors que les actes antisémites connaissent un regain indéniable en France et en Europe, comment ne pas voir que les causes de l’horreur nazie n’ont pas disparu, mais qu’elles ont plutôt muté, tel un virus qui demande à tuer encore ? Le ‟plus jamais” que nous impose la Shoah est un impératif catégorique. La République affirme qu’elle ne cèdera rien à l’antisémitisme, rien au racisme. Elle ne cèdera rien à la haine, sous toutes ses formes. Qu’elle s’affiche au grand jour, qu’elle soit nourrie dans l’ombre ou l’anonymat des réseaux sociaux. »

Hommage à Mireille Jourdan
Lors de sa prise de parole, le maire, Yves Juhel, a eu une pensée pour Mireille Jourdan qui s’est est allée au mois d’octobre dernier. Personnalité emblématique du bassin mentonnais, elle était membre du comité d’honneur de la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes. « De là-haut, Mireille doit être heureuse de nous voir tous rassemblés encore plus nombreux que d’habitude. »

Soutien indéfectible
« Les actes antisémites, que ce soit dans les collèges, les lycées, les entreprises ou encore la rue, sont en très forte augmentation. Jamais nous ne tolèrerons qu’à Menton de tels actes puissent avoir lieu, a ensuite martelé le maire. Un Juif français est un Juif et un Français. On ne peut pas laisser traiter nos compatriotes de confession israélite de cette manière. » Avant de conclure en se tournant les membres de la communauté de Menton : « Vous pouvez compter sur notre soutien indéfectible ».

La cérémonie s’est poursuivie par la prière du Kaddish et les dépôts de gerbes. Lesquels ont fait place aux chants des Morts et des Marais puis à la Marseillaise.