Publié le : 5 mars 2023 | Par : Ville de Menton
Dimanche 5 mars, l’église du Sacré-Cœur a accueilli la clôture du centenaire de l’institut des Missionnaires catéchistes du sacré-Cœur, fondé par les sœurs Munet le 25 décembre 1922 à Menton. Une célébration organisée par la congrégation en collaboration avec la paroisse Notre-Dame des Rencontres.
Clôture du centenaire
La messe a été célébrée par le père Cyril Geley, vicaire général du diocèse de Nice et représentant Mgr Jean-Philippe Nault, évêque de Nice, et le père Régis Peillon, curé-archiprêtre de la paroisse Notre-Dame des Rencontres. Animé par la chorale Chœur vivant du monde et l’organiste Angelica Murante, ce moment d’émotion et de fierté s’est déroulé en présence de nombreux fidèles et amis dont Yves Juhel, maire de Menton et président de la Communauté de la Riviera française. S’en sont suivis un repas africain puis une table ronde axé sur le thème : « Qu’est-ce que la mission ? ».
Alice et Marie-Thérèse
Filles de magistrat lyonnais et issues d’une famille profondément chrétienne, Alice et Marie-Thérèse Munet découvrent Menton en 1892. Douze ans plus tard, leurs parents acquièrent la villa Cottin qu’ils rebaptisent villa de la Vierge. Au cours de travaux, la citerne d’eau installée dans l’entresol de la maison est vidée, laissant apparaître un lieu propice au recueillement. Baptisée la petite chapelle, elle accueille prières quotidiennes et messes en hiver. « Mademoiselle Alice » - comme l’appellent les malheureux de Menton qu’elle visite - fait également réaliser une réplique exacte de la « Grotte de Lourdes », au sein d’un rocher situé sur le terrain. S’écoule ainsi une vie tranquille et rangée pour les deux sœurs, vouée à secourir familles et personnes en détresse.
Tirailleurs sénégalais
Novembre 1914. C’est le choc et le déclic pour Alice et Marie-Thérèse qui découvrent les premiers blessés : des soldats noirs, couverts de bandages ensanglantés. Les deux infirmières, diplômées de l’association des Dames françaises, consacrent alors toute leur énergie à soigner les tirailleurs sénégalais. Tout au long de leur convalescence, elles leur assureront un enseignement religieux et apprendront le dialecte bambara (langue du Mali et pays frontaliers) afin de communiquer plus facilement.
Fondation de l’institut
La guerre est terminée mais elles souhaitent poursuivre leur mission en Afrique (vœu qui ne se réalisera jamais). Elles font part de leur souhait au père Jean-Marie Chabert, supérieur général de la société des Missions africaines de Lyon. C’est ainsi qu’en 1922, au cours de la messe de minuit célébrée en la petite chapelle, les sœurs Munet prononcent leur engagement. Alice devient Mère supérieure de l’institut des Petites servantes du Sacré-Cœur missionnaires catéchistes des noirs en Afrique.
Marie-Thérèse
Malgré la disparition d’Alice en 1924, Marie-Thérèse continue leur mission jusqu’à sa disparition en 1973 : l’annonce de l’Évangile aux peuples déshérités en brousse d’Afrique noire - tout en respectant la culture originelle -, ainsi qu’une vie fraternelle vécue en communauté. En 1968, l’institut devient celui des Missionnaires catéchistes du Sacré-Cœur et la congrégation s’installe à Saint-Didier au Mont-d’or. Quatre ans plus tard, le maire Francis Palmero remet la médaille d’honneur de la Ville de Menton à Marie-Thérèse. Le 8 décembre 1974, le premier magistrat inaugure la rue des Sœurs-Munet, anciennement rue des Cabrolles.
De nos jours
La villa de la Vierge, aujourd’hui maison de sœurs âgées, est placée sous la responsabilité de sœur Clara Fronik. Elle accueille douze pensionnaires qui participent aux activités d’accueil de la paroisse Notre-Dame des Rencontres, visitent les malades et organisent la Journée d’amitié. Ouverte au public, la villa demeure un lieu de recueillement, de prières et de messes.
L’institut des Missionnaires catéchistes du Sacré-Cœur compte une quarantaine de religieuses basées en France, en Pologne, au Bénin, au Togo et au Cameroun. Il compte de très nombreux amis, bénévoles et médecins de passage qui donnent de leur temps au sein des communautés. Lesquelles assurent la gestion de plusieurs structures : écoles primaires, centres de promotion féminine, de documentation et de récupération nutritionnels, catéchèse, aide aux handicapés physiques et épileptiques.
Projet du centenaire
« Nos structures sont à but non lucratif et notre budget est financé, entre autres, par la congrégation et des dons. Le projet du centenaire de l’institut est la construction d’un bâtiment à Yadé, au Togo, pour accueillir des handicapés psychiques et épileptiques. Le bâtiment existant est devenu trop petit pour recevoir les malades. C’est pourquoi nous avons lancé un appel aux dons. L’association de bienfaisance A.M.A.M.A, basée à la villa de la Vierge, est habilitée à recevoir des dons et des legs en exonération de droits », confie sœur Andréa H. Batcho, supérieure générale des Missionnaires catéchistes du Sacré-Cœur.
Villa de la Vierge
24 rue des Sœurs Munet