Publié le : 8 mai 2023 | Par : Ville de Menton
Le 8 mai, comme chaque année depuis 2008, l’Association mémoire du tirailleur sénégalais (AMTS), présidée par Gaspard Mbaye, a organisé sa marche du tirailleur. Événement qui part de Nice pour se terminer à Menton, au cimetière du Trabuquet où se trouve le mémorial du tirailleur.
« Dans ce lieu de mémoire, abritant le mémorial du tirailleur de Menton, résonne le souvenir de ceux venus des terres d’Afrique et d’ailleurs. Ici, résonne la mémoire de ces hommes fauchés dans la force de l’âge, “morts pour la France”, a déclaré Gaspard Mbaye en ouvrant la cérémonie. Et pourtant, il eut fallu l’engagement de nous autres, en 2008, pour faire sortir de l’anonymat les centaines de tirailleurs inhumés dans les fosses communes de cette nécropole. Le mémorial que nous avons construit sur ce site du Trabuquet est l’expression ultime de cet engagement. Désormais, les 1 137 tirailleurs morts à Menton au cours de la Grande Guerre sont clairement identifiés par vingt grandes plaques de marbre réparties de part et d’autre de la nécropole. La statue du tirailleur, debout dans une marche militaire, illustre le passé de ce combattant sortant de l’enfer des mitrailles pour un retour au pays natal. »
Mémorial de Menton
« Cela semble facile aujourd’hui de venir honorer les tirailleurs au Trabuquet. Mais il y a quinze ans, alors en charge du dossier en tant que 1er adjoint de Jean-Claude Guibal, je peux vous dire que ce fut un réel travail de fourmi, un long travail de recherches. Mais grâce à la persévérance de tous et à l’opiniâtreté de Gaspard Mbaye et de feu Olivier Oliviero, nous avons inauguré le mémorial de Menton le 1er novembre 2012 », a renchéri Patrice Novelli, adjoint délégué aux Anciens combattants. Olivier Oliviero étant représenté par son frère, Pierre Oliviero.
Le combat continue
« Les milliers de tirailleurs disparus n’ont jamais été reconnus dans leur engagement ni dans leur sacrifice. Et bon nombre de leurs descendants ne bénéficient d’aucun droit. Le rôle des tirailleurs est encore sous estimé à toutes les échelles du territoire français et leur histoire n’a pas encore sa place dans les programmes scolaires. Il est difficile, voire illusoire de souhaiter l’intégration des populations d’origine étrangère, si aucun effort n’est fait pour favoriser la transmission de l’histoire des tirailleurs. Force est de reconnaître que cette occultation prive les élèves de France d’une partie de leur histoire et de leur identité », a poursuivi Gaspard Mbaye.
Entrée au Panthéon
« Nous demandons à ce que l’histoire des tirailleurs trouve pleinement sa place dans l’Histoire nationale en faisant entrer le tirailleur au Panthéon. La panthéonisation du tirailleur serait le symbole d’une République ancrée dans l’avenir, car les élèves d’aujourd’hui ne comprennent pas les rigidités permanentes de ce passé discriminant. Aussi, je vous invite à signer la pétition demandant l’entrée du Tirailleur au Panthéon. » Et Patrice Novelli de conclure : « Que ce soit en 1944 pour les tirailleurs ou en 1962 pour les Harkis, la France a failli à ses devoirs. »
Les élèves de première et terminale de Gaspard Mbaye, professeur d’histoire au lycée Sasserno de Nice, ont ensuite lu des poèmes et des textes de plusieurs auteurs dont Léopold Sédar Senghor avant de faire place aux dépôts de gerbes. La gerbe de la Ville a été déposée par l’adjoint aux Anciens combattants, celle de l’Association mémoire du tirailleur sénégalais par son président.
Retrouvez le projet du Panthéon sur https://chng.it/b458nzsqdD