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Hommage aux victimes et héros de la déportation

Publié le : 28 avril 2024 | Par : Ville de Menton

En ce 28 avril, place Kœnig, la Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation et le 79e anniversaire de la libération des camps de concentration nazis ont rassemblé les autorités officielles, les associations patriotiques, les porte-drapeaux et la population. Cette commémoration a été instaurée par la loi du 14 avril 1954, sur proposition du sénateur Edmond Michelet, qui faisait partie du réseau de résistance Combat et fut lui-même déporté à Dachau. Elle a lieu le dernier dimanche du mois d’avril en raison de sa proximité avec la date anniversaire de la libération de la plupart des camps de concentration.

Transmettre pour ne pas oublier
« ‟N’oubliez pas le passé si vous ne voulez pas le revivre un jour.” Cette phrase d’Élie Wiesel illustre bien le caractère solennel de notre cérémonie, a déclaré Yves Juhel, maire de Menton et président de la Communauté de la riviera française, en préambule de son allocution. Il y a 79 ans, la Liberté triomphait enfin de la barbarie nazie. Le Troisième Reich s’effondrait sous les coups des armées alliées. Au même moment, surgissaient de noires citadelles : les camps de concentration et d’extermination nazis. Ouvrant les portes de ces cités de l’horreur, les soldats libérateurs y découvrirent encore pire que l’horreur.
Voilà pourquoi nous nous souvenons de ce que fût le drame absolu de la déportation. Pour que tous ceux qui en furent les victimes ne disparaissent pas dans la nuit et le brouillard d’une histoire dévoyée où quelqu’un osa un jour qualifier de détail, les millions de victimes de la déportation et du génocide. Si nous oublions… ils seront morts ou auront survécu pour rien. Si nous nous souvenons… ils auront alors définitivement vaincu la bête immonde. »

Mobilisation contre le fanatisme
« Cet hommage intervient dans une période à nouveau chaotique où les désordres du monde menacent la démocratie et engendrent la souffrance de populations civiles innocentes, a cité Mireille Jourdan, présidente de la Fédération nationale de déportés, internés, résistants et patriotes, en lisant le message rédigé conjointement par les associations nationales. Restons mobilisés contre le fanatisme, contre la résurgence des idéologies de haine et d’exclusions et unissons, dans un même hommage, tous ces êtres humains dont les vies furent broyés en raison de leur résistance, de leur croyance, de leur origine ou de leur orientation sexuelle, au nom d’un régime raciste, expansionniste et dominateur. Plus que jamais, notre combat est celui de la liberté et de la paix. »

Courage et détermination
« Nous sommes rassemblés pour commémorer un moment crucial de notre histoire, un moment empreint de souffrance mais aussi de résilience et de courage qui nous rappelle la noirceur de l’humanité mais également sa capacité à briller dans les ténèbres, a poursuivi Charles Choukroun, président de la Communauté israélite de Menton. Nous rendons hommage à ceux qui ont survécu à l’indicible, à ceux qui ont enduré l’inimaginable, à ceux qui ont gardé l’espoir même au milieu de l’obscurité la plus profonde. Leur résilience et leur humanité face à l’inhumanité nous inspirent et nous rappellent la force de l’esprit humain, capable de surmonter les pires épreuves. Nous rendons également hommage à ceux qui ont risqué leur vie pour sauver des vies, à ceux qui ont bravement résisté à l’oppression, à ceux qui ont refusé de se taire devant l’injustice. Leur courage et leur détermination ont été des phares dans la nuit, guidant l’humanité vers un avenir meilleur. »

Les jours sombres d’aujourd’hui
« Dans les moments compliqués que nous vivons dans le monde, que ce soit en Europe à quelques heures de nos frontières ou au Moyen-Orient, plus de cent otages sont encore retenus dans des conditions que l’on n’imagine pas… Je voudrais aussi que nous pensions aux enfants qui meurent chaque jour, quelle qu’en soit la raison… Tout ceci devrait nous amener à nous rendre compte que nos petites divergences sont bien peu de choses par rapport à tous ces drames », a souligné Yves Juhel en conclusion.

Cinq gerbes ont été déposées au pied du monument de la Résistance dont celle de la Ville par le maire, Yves Juhel. La prière du Kaddish, le chant des Marais, le chant des Partisans et l’hymne national ont rythmé ce 79e anniversaire de la libération des camps de concentration nazis dans lesquels neuf millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont été exterminés pendant la Seconde Guerre mondiale.