Sculptures de Sosno

© Ville de Menton

Sosno et ses sculptures mouillées

Sacha Sosno raconte comment Menton l’a séduit. Le coup de foudre s’est produit dans le jardin de Maria Serena... Puis il s’est promené en ville et a découvert que la place Saint-Roch, pour laquelle il devait créer une fontaine, était "l’épicentre de la ville. Un lieu équidistant de l’Italie et de Roquebrune".

C’est la raison pour laquelle les quatre statues forment "une croix dans deux cercles. Comme à Rhodes, elle marque le centre magnétique de la ville". Quatre statues qui ponctuent quatre rues, quatre saisons, quatre points cardinaux...

Pour ces sculptures inachevées, Sosno voudrait que ce soit "le spectateur qui explique". Pour laisser place à l’imaginaire, la fameuse "oblitération" chère au maître de l’école de Nice donne "moins d’informations que la réalité n’en contient". C’est à celui qui regarde d’y projeter sa propre interprétation. C’est la raison de ces statues qui "sortent" du marbre brut, ou y entrent... Une technique déjà utilisée par Michel-Ange ("les Esclaves inachevés") et par Rodin au début du siècle.

Pour Sacha Sosno, "tout art est oblitération, même la Joconde ! On ne sait pas si réellement elle représente Mona Lisa ou un travesti... Cela n’a aucune importance. Ce qui compte, c’est qu’elle nous fasse rêver". Alors, pour ses sculptures, il fait "50% du travail, le spectateur doit faire le reste. .. Ce n’est ni une sculpture allégorique, ni un monument aux morts. Plus les interprétations sont diverses, plus la sculpture est riche."

L’artiste poursuit sa démonstration : "c’est toute la différence entre la sculpture contemporaine et la décoration. La décoration apaise. Elle est vue toujours de la même manière. Un tapis, une tenture ou un saladier en bois d’olivier est monosignifiant. A l’inverse, lorsque je regarde une sculpture, la lumière tourne, je suis dans un état d’esprit différent.. A chaque fois, j’y vois autre chose."

Pour la place Saint-Roch, Sosno préfère parler de "sculptures mouillées" plutôt que de fontaine. Entre "réalisme soviétique" et "œuvres pour élites", il y a place pour des œuvres que tout le monde peut voir.

"Merci à Menton de me montrer à tous. Là, je ne suis pas confiné dans un ghetto. Je m’adresse à tous les publics : jeunes ou vieux, riches ou pauvres, éduqués ou non, Mentonnais ou touristes... Et j’espère que, longtemps, chacun d’eux verra à chaque fois quelque chose de différent..."

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