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Rue Mattoni

La rue Mattoni est l’une des très jolies ruelles du vieux quartier du centre-ville. C’est une ruelle pleine de charme, escarpée, avec de jolies façades colorées, qui sentent bon la Méditerranée et l’Italie.

Avant la construction des rampes, au milieu du XVIIIe siècle, la rue Mattoni permettait d’accéder directement à l’église Saint-Michel depuis le palais princier d’Honoré II. Son nom est dû à son pavage en briques pleines (mattoni en italien). Cette artère où se trouvait, sous l’Ancien Régime, la maison commune (l’hôtel de Ville), porte de 1793 à 1801, le nom de rue des Patriotes.

Près de cette rue une petite place a été aménagée sur l’emplacement des anciens fours banaux. Ces fours ont été l’une des causes de la révolution mentonnaise de 1848. En effet le prince possédait les fours et les moulins de Menton de sorte que lorsque les villageois voulaient moudre le grain, presser leurs olives ou cuire le pain, une redevance en nature leur était demandée. Ces taxes étaient jugées abusives.

Les traces, encore visibles sur les façades témoignent de l’un des rares incendies qu’ait connu la ville, le mode de construction de l’habitat mentonnais étant surtout minéral et les poutres toujours enduites. La propagation des flammes avait été favorisée par l’abondante réserve de bois nécessaire au fonctionnement des fours.

La légende :

Dans la rue Mattoni débouche la rue Capodanna, dans son prolongement, on trouve les rues Lampedose et Aquassoma. Ces noms ont fait naître une légende qui rapporte que Menton fut fondé par des pirates venus de Lampedusa (petite île entre Maltes et la Tunisie) : ils se seraient établis sur la petite colline rocheuse de Menton et y auraient bâtis une ville à leur convenance, tenant du labyrinthe. De là ils pouvaient faire s’égarer facilement les assaillants qui réussissaient à franchir l’en ceinte. Ces pirates auraient donné leurs noms aux trois premières rues construites.

Au-delà de la légende, il est certain que cette urbanisation en chicanes et en ruelles tortueuses a dû faciliter la défense des Mentonnais contres leurs agresseurs, pirates ou barbaresques.

L’anecdote :
Au début du XVIIIe siècle, la rue Mattoni se voit pavée de briques. La tradition locale raconte que le prince Antoine 1er, appelé affectueusement par les Mentonnais barba Antoni (oncle Antoine), est atteint de goutte.
Le pavement de calade provoquait les gémissements de l’hôte illustre lors du passage de la chaise à porteurs qui le conduisait du palais à l’église Saint-Michel. Il décide de faire procéder à des travaux d’amélioration afin d’adoucir ce pèlerinage douloureux.

En remontant la rue Mattoni nous nous dirigeons vers le parvis de l’église Saint-Michel.

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