Menton au fil des siècles

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LA PRÉHISTOIRE

Des témoignages d’occupation humaine demeurent dans la grotte du Vallonnet (environ 1 million d’années), dans les enceintes de Terra-Amata, dans les grottes des Rochers-Rouges, dans les gravures de la Vallée des Merveilles, les camps ligures ou les oppida* romains dominés par le Trophée d’Auguste.

Les grottes des Rochers-Rouges sont au nombre de huit dont la Barma-Grande, la grotte des Enfants, la grotte de Florestan et la grotte du Prince. Plusieurs représentants de la race de Cro-Magnon, dont l’Homme de Menton, ont été exhumés dans la région. Ils sont visible au Musée.

L’ANTIQUITÉ

L’efficace poste impériale romaine, le Curcus, organisée par Auguste, n’a laissé qu’un souvenir sur notre territoire : la Via Julia-Augusta, partie de la voie Aurélienne qui allait de Rome jusqu’en Arles. Le tronçon qui nous intéresse, reliant les Alpes-Maritimes (capitale : Cimiez) à la Gaule Transalpine, fut amélioré par l’empereur Auguste et prit le nom de Via Julia-Augusta.

Elle passait par Vintimille, au bas des Rochers-Rouges (actuelle frontière franco-italienne), traversait le territoire de Menton, desservait la station de Lumone au Cap-Martin, et s’élevait jusqu’à La Turbie. Disparue de nos jours, certaines des bornes qui la jalonnaient sont conservées au Musée d’Anthropologie Préhistorique de Monaco et au Musée Tuck de La Turbie.

LE MOYEN-ÂGE

A partir du XIIe siècle, les documents se multiplient, preuve du dynamisme politique local dû aux ambitions rivales de Gênes et des comtes de Provence sur le Comté de Vintimille, affaibli par les luttes internes. Puypin apparaît pour la première fois en 1146.

L’historien Honoré Ardoïno date l’apparition de Menton en décembre 1251, elle serait due au déplacement de Puypin vers la mer. La Convention d’Aix de 1262, reconnaît Puypin et Menton possessions de Guillaume Vento.

En 1290, Manuel Vento donne à la cité ses premiers statuts. En 1346, les Vento vendent la Seigneurie de Menton à Charles Grimaldi de Monaco pour la somme de seize mille florins. Le destin de Menton demeure entre les mains des Grimaldi jusqu’en 1848.

LES XVII ET XVIIIÈME SIÈCLES

Dans son enceinte, la ville continue à se serrer au pied du château, mais une partie moderne apparaît : la rue longue avec le Palais princier (1650), l’hôtel Pretti (1649) et la maison de Bottini (1633). En 1618, on ouvre une nouvelle rue qui donne accès au couvent des Capucins élevé en 1615. Des maisons sont construites " Rue Neuve " par les familles aisées. C’est la première extension de la ville vers l’ouest.

Au sud, le cap Saint-Sébastien voit se développer les constructions. Ce faubourg est organisé autour de la chapelle de la confrérie des Pénitents Noirs que le prince Honoré II fait réaménager en 1630. En 1639, un bastion* est édifié afin de protéger la ville des incursions barbaresques. L’église Saint-Michel est agrandie à partir de 1640. Sa masse imposante, appuyée sur un bastion de l’ancienne enceinte qui lui sert de soubassement, domine la vieille ville. Le campanile sera construit au début du XVIIIe siècle, sous le règne du prince Antoine Ier, qui fait édifier à partir de 1717 une résidence dans la plaine de Carnolès (actuel Musée des Beaux-Arts).

Au XVIIIe siècle, le nouveau quartier Saint-Michel et le quartier de la place du Cap, à proximité de la mer, deviennent le centre de la cité. La rue Saint-Michel est tracée, on y construit l’hôtel de Daniel d’Adhémar de Lantagnac (1736-1740), les places aux Herbes et Honoré sont aménagées.

LE XIXÈME SIÈCLE

En 1861, le Rattachement de Menton à la France coïncide avec l’essor du tourisme qui rend nécessaire le lancement d’un vaste programme de travaux. Le port, commencé en 1857 est terminé en 1878. En 1869, la Compagnie de Chemin de Fer P.L.M. relie Monaco, Menton et Vintimille au réseau qui s’arrêtait à Nice.

Le Second Empire met en chantier la Corniche du bord de mer, terminée en 1881. A partir de 1872, la ville s’agrandit, de nouvelles rues sont ouvertes : avenue de la Gare (1878), promenade du Midi (1863-1878), boulevard de Garavan appellé le " Rêve babylonien " (1882-1887), élargissement du quai Bonaparte et contournement du quartier de la Ciapetta (1902).

Dès 1850, Menton, station touristique en vogue, connaît une période florissante jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale. Des hôtels de luxe sont construits : l’hôtel de Russie et d’Allemagne, l’hôtel Riviera, le Winter-Palace, les Iles Britanniques, l’Alexandra, l’Astoria, l’Orient, l’Impérial, etc.

Le XXème siècle Le quartier de Garavan devient le lieu de villégiature des hivernants. Les Anglais réalisent d’exceptionnelles harmonies végétales de plantes acclimatées. En 1905, Lord Radcliffe, fonde le jardin Val Rahmeh (actuel jardin botanique), merveilleux écrin pour une villa ocre jaune parée de fleurs.

En 1917, Derick Waterfield crée le Clos du Peyronnet où les miroirs d’eau reflètent les collections de plantes à bulbes. Après la Première Guerre mondiale, Sir Lawrence Johnston aménage la " Serre de la Madone ", impressionnant inventaire botanique de plantes d’Afrique du Sud et d’Asie. L’entre-deux-guerres voit naître des jardins à thèmes : jardin de lecture au décor de céramiques espagnoles de Vicente Blasco Ibanez, jardin méditerranéen de Ferdinand Bac.

Dans les années trente, les constructions s’implantent dans les vallées et, peu à peu, gagnent les collines. Eileen Gray, célèbre concepteur de mobilier, découvre le charme sauvage de la vallée de Castellar. Elle construit la villa " E 1027 " à Roquebrune, puis en 1930 la villa " Tempe a Paia " sur les hauteurs de Menton, dans la lignée des réalisations de Mallet-Stevens et le Corbusier : maison bâtie sur pilotis, toit-terrasse, fenêtres à bandeaux horizontaux. Elle y fait preuve d’une remarquable maîtrise de l’espace.

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